Comment faire les meilleurs choix parmi le nombre d’arbustes et d’arbrisseaux utilisables en haie ?
Faut-il mieux planter des végétaux indigènes, des espèces botaniques ou exotiques ou des variétés horticoles issues du travail de sélection des pépiniéristes ou tout ceci à la fois ?
Et finalement pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable avec la plantation d’une haie fruitière.
Pour réussir une haie, il faut tenir compte de critères de sélection:
Des critères écologiques : le choix des arbustes doit être adapté au climat et à la terre du jardin, pour pouvoir pousser vigoureusement et mieux résister aux parasites et aux maladies.
Des critères paysagers : dépendent de la morphologie des arbustes: leur port naturel, qui définit l’aspect esthétique général de la haie, et leur hauteur à l’âge adulte, qui doit être compatible avec celle de la haie.<
Des critères décoratifs
1. Choix dans le respect de l’écosystème
« Avec le dépérissement des Thuyas nous voyons les conséquences écologiques de l’introduction massive de végétaux exotiques dans les écosystèmes locaux, ruraux ou urbains. »
Les végétaux indigènes présentent un intérêt supérieur pour l’écosystème, car la faune qu’ils hébergent depuis toujours est variée et trouve par elle-même son équilibre. Cela limite considérablement les risques de pullulation des ravageurs qui sont susceptibles d’attaquer ces végétaux.
À côté d’eux, les végétaux exotiques font figure de désert faunistique : On recense 70 espèces d’insectes sur le noisetier commun, 260 sur le saule, 30 sur le charme, 60 sur le hêtre, quelques espèces seulement sur le lilas ou et bien sur un seul sur le thuya…
Ces insectes sont des maillons dans une chaîne alimentaire qui comprend les oiseaux, les batraciens, les petits mammifères et l’homme. Des équilibres s’installent incluant une présence active des animaux dits « utiles» pour le jardinier. Les végétaux exotiques qui ont été introduits avec une communauté animale associée très réduite, voire inexistante ne favorisent pas la faune en général, pas davantage les espèces « utiles ». Leur introduction massive dans les espaces urbains et ruraux, conduit à un affaiblissement des équilibres biologiques.
Pour cette raison, la priorité devrait être donnée aux arbustes indigènes et champêtres pour leurs intérêts décoratifs et écologiques indéniables, sans exclure pour autant les plantes botaniques choisies pour leur intérêt décoratif.
2. Choix de plantes adaptées au sol du Jardin : les espèces du terroir
L’adaptation au climat local est un élément important pour la réussite et la pérennité d’une plantation.
Il faut prendre en compte deux éléments majeurs :
- la résistance au froid d’une part,
- la résistance à la sécheresse et à la chaleur de l’autre.
Vient ensuite le milieu, ou l’ensemble des paramètres naturels: Le type de sol devra correspondre aux exigences du végétal (pH, texture, réserves). L’exposition devra être prise en compte si on ne veut pas voir l’arbre se déprécier. Il faudra veiller à l’ensoleillement, à la prise au vent ou encore à l’humidité ambiante
Les années passées ont vu se succéder des hivers rigoureux. Février est souvent un mois particulièrement difficile, avec des conditions très ensoleillées le jour sans la protection de la neige avec des écarts de température de –15°C la nuit et +8°C le jour.
Les périodes de sécheresse s’installent dès le mois de mars avec des gelées tardives en avril et mai suivis des étés très secs. Nul ne sait aujourd’hui si ces événements, pour l’instant exceptionnels, se renouvelleront, voire s’accentueront. Mais il est incontestable que le climat se modifie, et nous voyons de plus en plus des hivers froids et ensoleillés, des pluies plus rares mais momentanément trop abondantes, donc très mal réparties alternant avec des périodes de sécheresse.
Nous jardiniers nous ne pouvons pas changer le climat, par contre nous devons adapter notre choix de plantes, ceux ayant des facilités d’acclimatation à nos sols et à nos climats et notre façon de faire pour réussir nos plantations.
Il est prudent de choisir une majorité d’arbustes d’abords résistants au froid et ensuite à la sécheresse passagère du sol, en somme nous devons sélectionner des plants acclimatés dont la reprise et l’entretien seront considérablement facilités.
On réserve les arbustes très décoratifs mais moins tolérants, plus fragiles, à des endroits qui ne sont pas exposés aux vents froids du nord et de l’est.