Un verger : le choix des formes d’arbres fruitiers

Votre arbre fruitier est composé d’un porte­-greffe sur lequel a été greffé la variété déterminée, et de la tige de la variété choisie. Nous formons cette tige en pépinière dès la première phase de pousse. La première année cette pousse s’appelle un scion. Celui-­ci est tuteuré pour lui assurer une tige bien droite et éviter que le point de greffe ne casse, le temps qu’il se fortifie et que son bois mûrisse.
La deuxième année s’effectue le choix définitif de la forme de l’arbre fruitier : tige, quenouille, palmette… La troisième année les jeunes fruitiers les plus vigoureux sont prêt à être arrachés pour la vente.

Pourquoi greffe-­t-­on ?

On peut multiplier des arbres de multiples manières : le semi, le bouturage, la marcotte (multiplication racinaire), et les greffes. Le greffage est le moyen qui permet de reproduire au mieux les caractères de la variété sélectionnée en l’alliant à la vigueur du porte-greffe. Nous procédons à deux types de greffes, les greffes d’hivers et les greffes « en écussons » effectuées en été. Le point de greffe est matérialisé par un bourrelet à 20 cm du sol. Lors de la plantation il ne faut pas enterrer ce point de greffe.

Point de greffe

Parfois au sommet de la tige se trouve un autre point de greffe, l’arbre a donc été greffé en tête, en hiver. Les porte-­greffes varient, et doivent être adaptés à la région, au sol et à la forme de l’arbre souhaité. Le pépiniériste producteur sélectionne les porte­s-greffes les mieux adaptés à chaque usage, pour que les arbres fruitiers se développent avec vigueur, et permettent une bonne mise à fruit. Mieux vaut nous indiquer la nature de votre sol afin de bien vous guider dans votre choix. Dans votre verger, vous ne pouvez changer ni le sol ni le climat, choisissez donc vos plants en en tenant compte.

Nous sommes pépiniéristes greffeurs. A voir : deux vidéos sur les greffes d’hiver et greffe en écusson sur fruitiers et rosiers.

Le  choix  des  formes dépend alors du genre de verger à réaliser, du temps dont vous disposez pour l’entretien, et de l’espace dédié au verger. Dans un petit jardin entouré de murs, les espaliers s’imposent, tandis qu’un pré attenant au potage peut recevoir des formes de plein vent ou des quenouilles.

En fonction de ces critères, vous orienterez donc vos choix vers une des multiples formes selon lesquelles un verger peut se décliner :
_ Un verger de grand rapport sous forme de hautes tiges ou demi­-tiges.
_ Un verger facile à cultiver sous forme de basses tiges, verger mixte.
_ Une petite collection de fruitiers pour accoler à un mur au sud : poirier en espalier, vigne, kiwi, abricotier, pêcher.
_ Un choix de fruitiers sur terrain acide en bordure de bois : myrtilles par exemple.
_ Les lignes et le rythme d’une suite de cordons obliques ou contre-­espaliers, de pommiers et poiriers le long d’un chemin ou entre les carrés d’un potager.

            Tige        Quenouille          Cordon deux bras

Les arbres de plein vent ou les tiges

Les arbres fruitiers en tige sont à réserver pour des grands espaces. Les variétés sont greffées sur franc, c’est-à-dire sur des plants issus de pépin ou de noyau. Leur développement est donc important et il faut prévoir un écartement de 5 à 6 mètres entre les pieds, et 8 à 10 mètres en ce qui concerne Cerisiers et Noyers. Les arbres tiges ont un tronc de 1.80 à 2.00 mètres sous couronne. Les demi-­tiges ont une hauteur de tronc d’1.20 à 1.50 mètres ce qui facilite la cueillette mais se révèle quelquefois incommode pour les soins d’entretien du sol.

Les basses tiges appelées aussi Quenouilles

Ces formes sont greffées sur des porte­-greffes à faible vigueur. Leur tronc mesure entre 0,50 cm à 0,80 cm et leur développement est peu important. Formes à réserver pour les jardins ou potagers. Les distances de plantation sont réduites : 4 mètres X 3 mètres ou 3 mètres X 3 mètres. La mise à fruit est très rapide, les fruits sont de meilleurs qualité et les soins de l’arbre plus facile à réaliser.

Palmette Verrier                           Palmette oblique

Les formes dirigées ou espaliers

Les espaliers offrent de nombreuses possibilités d’implantation, en particuliers pour de petits jardins. Ils conviennent parfaitement pour créer une palissade originale et très productive. Ils s’intègrent aussi bien au long de murs et murets, alliant ainsi minéral et végétal de manière naturelle. On les trouve aussi traditionnellement dans les potagers.

Cordons pommiers Rougieux – Jardin Ephémère, Place Stanislas, 2015

 

 

Le cordon horizontal 1 bras ou 2 bras. Il se plante autour des carrés de culture potagère ou le long des plate bandes. On peut également les planter en alternance avec des palmettes le long des murs. Greffées sur des porte-greffes de vigueur très faible les cordons, appelés aussi pommiers vignerons, sont très productifs.

La palmette à branches obliques. Forme destinée à garnir des murs. Comportant un, deux ou même trois étages cette forme est la plus usitée. Elle est aussi simple à tailler que le palmette verrier.

La palmette Verrier. Elle est composée d’une branche horizontale de chaque côté du tronc qui se dresse ensuite à 0,30 cm du tronc. Le défi de cette forme réside dans le maintien de l’équilibre entre les branches. C’est aussi une forme qui ne convient pas à toutes les variétés. Les palmettes verriers sont une des formes la plus attrayantes mais nécessitent de consacrer plusieurs heures par semaine à les palisser à les pincer et à les tailler. Donc préférez d’autres formes si vous n’avez pas le temps nécessaire pour les entretenir.

Les espaliers de façades en Lorraine.
En Lorraine, on retrouve encore souvent le traditionnel poirier palissé en hauteur sur les façades d’anciennes granges. Ces murs se prêtent très bien au fruitier qui profite de l’inertie thermique du mur et du reflet de la lumière. Alliant l’utile à l’agréable, c’est une manière noble de végétaliser une façade. Notre production de palmette en haute tige se fait principalement en poirier, et sur demande.

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